En ces temps difficiles, le métier d’audioprothésiste ne connait pas la crise. Le marché est colossal : il y a 5,5 millions de malentendants en France, mais seulement 15 % d’entre eux disposent d’un appareil auditif. Pourtant, les centres d’aides auditives tirent la sonnette d’alarme : les audioprothésistes se font trop rares. Et le temps presse puisqu’en 2030, près d’un quart de la population sera âgée de plus de 65 ans.
Sommaire
Un rôle crucial dans l’accompagnement à l’appareillage
un professionnel de l’audition joue un rôle central dans le processus d’appareillage du patient. C’est d’abord dans une posture de spécialiste qu’il se place pour conseiller au mieux et apporter les informations médicales nécessaires.
Avec un suivi précis, régulier et approfondi, l’audioprothésiste saura offrir un accompagnement adapté à chaque patient. Cependant, il représente aussi un réel soutien psychologique, tant auprès du patient que de ses proches, envers qui il devra savoir se montrer pédagogue et chaleureux.
Le métier d’audioprothésiste met en jeu un aspect médical et un aspect humain. Il faut donc trouver un équilibre pour répondre au mieux aux besoins.
L’audioprothésiste doit être :
- Minutieux
- Curieux sur les évolutions techniques
- Rigoureux et précis
- Pédagogue
- Diplomate
- Compréhensif
Puisque la majorité des clients sont des personnes âgées, il est préférable d’être particulièrement attentif et informé sur leur quotidien et leur mode de vie.
Audioprothésiste : une profession en pénurie
En comparaison avec le besoin d’appareillage auditif, le nombre d’audioprothésistes est insuffisant. Cela est en partie expliqué par l’accès limité à la profession. Pour exercer, il faut disposer d’un DE (Diplôme d’État). Le DE spécialisé dans l’audioprothèse dure 3 ans. Il est accessible par la plateforme Parcoursup sur concours ou sur dossier et entretien. À compter de la rentrée 2021, les concours seront supprimés au profit d’une sélection sur dossier avec ou sans entretien. Les enseignements sont principalement tournés vers des champs généraux comme les mathématiques et les sciences, mais aussi vers des matières plus spécifiques et relatives à la profession.
Cependant, il n’existe que 9 établissements à travers la France qui proposent cette formation, pour une demande grandissante. Ils se trouvent à :
- Paris
- Lyon
- Montpellier
- Nancy
- Fougères-Rennes
- Bordeaux
- Toulouse-Cahors
- Lille
- Évreux
Tous ces établissements sont publics à l’exception de ceux de Fougères et Cahors qui disposent d’un statut consulaire. Un DE peut-être complété par un DU (Diplôme Universitaire) ou un Master afin de se spécialiser davantage.
Un métier bien payé avec des débouchés intéressants
Le métier d’audioprothésiste offre de nombreuses possibilités d’exercice pour une rémunération satisfaisante. Bien entendu, le salaire évolue en fonction de l’ancienneté, mais également de l’employeur et du statut du praticien. Ainsi, pour un audioprothésiste salarié débutant, la rémunération peut atteindre 2 000 € brut, sans compter l’éventuel intéressement sur les ventes. Pour un statut libéral, le salaire sera compris entre 2 300 € à 3 000 €. Il existe cependant une exception : un audioprothésiste exerçant dans un établissement spécialisé pour personnes âgées ou handicapées percevra environ 1 800 €.
Il existe différents employeurs majoritaires dans le cas d’un spécialiste salarié :
- Instituts de rééducation ;
- Cabinets spécialisés ;
- Fabricants de dispositifs auditifs.
Pour ce qui est des débouchés et des poursuites de carrière, l’audioprothésiste peut évoluer vers un poste de manager ou de responsable. Cependant, il peut très bien se diriger vers un statut libéral en créant son propre cabinet. C’est d’ailleurs la solution la plus répandue. L’inconvénient réside dans les coûts : 20 000 € à 30 000 € d’investissement initial sont nécessaires pour les locaux, le matériel et les charges. Pour pallier cela, il est recommandé de s’associer à d’autres spécialistes.
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